Autrefois...

[i]En 1968 quand je suis arrivée, c'était plus stricte, on faisait la prière le matin au lever, avant chaque repas et le soir avant de se coucher. La prière du repas est restée assez longtemps... je me souviens encore de la chanson entonnée qui disait : "bénissez nous Seigneur ! Bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé..." je ne me souviens plus trop du reste... On n'avait qu'une couverture chacune et j'avais un peu froid parfois mais les soeurs n'étaient pas riches et on faisait avec... J'aimais laver ma poupée dans la cour de la buanderie qui se trouvait à la place du Foyer à l'épôque. Il y avait là d'énormes machines pour laver et sécher les draps, La grosse porte en bois donnait sur la cour de récréation et un peu en renfoncement, elle nous offrait un petit abris sympa quand on jouait au loup !
La grande porte de l'entrée était immense et il y avait une petit porte sur le côté avec un mur de béton qui la séparait de l'autre et qui faisait comme un couloir où on pouvait lancer nos balles à la récré...
La chapelle existait déjà et on entendait souvent les chants aîgus des soeurs, c'était très agréable... Le soir dans notre lit, on entendait aussi les répétitions de l'Harmonie du village avec des poum poum étouffés que j'aimais bien aussi...
Il y avait le bac à sable où on était toujours fourrées à creuser et construire des tas de choses ephémères... et la salle de télévision avec déjà tous les feuilletons pour la jeunesse tels que fifi brindacier, black beauty, l'autobus à impériale, cosmos 1999 etc... on jouait beaucoup dans cette salle : petits chevaux, dames, monopoly... on y dansait également car les grandes adoraient mettre des disques à la mode et tout le monde faisait quelques pas sur Cloclo, Frédéric François, Johnny Halliday ou les poppys... on y lisait aussi tous les magasines de jeunesse comme Sylvain et Sylvette, Fripounet et d'autres encore...
L'été, on s'allongeait sur le macadam tout chaud des fins d'après midi, on jouait à vélo en chantant à tue-tête les refrains qui sortaient de sous le préau, les patins à roulettes ou les échasses nous distrayaient aussi, on ne s'ennuyait jamais !
Avant le départ en colonie au Biot, c'était l'effervescence totale ! on attendait impatiemment le jour J avec nos petites affaires neuves d'été en petits tas sur un lit !
J'ai adoré cet établissement et il nous a fait grandir sereinement et devenir des gens biens au fond de nous !
pas le temps d'en dire plus... à vous de continuez...